20 mai 2021
Saviez-vous que sur la rive de l’Ashuapmushuan, il y a des traces géantes de pieds qui sont imprimées dans la pierre depuis plusieurs siècles? Celles-ci auraient appartenues à un ours géant, gardien de la fameuse Chute à l’Ours. Voici sa fameuse légendre, qui nous fait reculer à l'époque de la colonisation française au Québec...
Il faut remonter à l’époque des grands explorateurs comme Jacques Cartier, bien avant que le Site touristique Chute à l’Ours ne devienne une attraction touristique. Auparavant, la rivière Ashuapmushuan et ses rives voisines formaient un grand réseau d’autoroutes aquatiques de Tadoussac jusqu’à la Baie d’Hudson. Elles étaient utilisées notamment pour les expéditions sur la route des fourrures et, éventuellement, pour la drave du bois.
Un jour, un groupe d’explorateurs, guidé par nul autre que le célèbre Louis Joliette, parti à la recherche des mers du nord pour faire du commerce et échanger avec les Premières nations qui peuplaient le territoire de la Nouvelle-France.
Sur la route en direction de la Baie James, ils firent un arrêt à la Chute à l’Ours pour troquer avec quelques autochtones. Alors qu’ils s’installaient pour la nuit, ils se dirent qu’ils avaient beaucoup de chance de pouvoir observer le magnifique spectacle qu’offrait le paysage de la longue chute et la dense forêt boréale. C’était d’ailleurs la saison de la montaison des ouananiches, ce saumon d’eau douce qui descend et remonte les cours d’eau chaque année depuis le Pekuakami (lac Saint-Jean). Affamés, les explorateurs se chamaillèrent pour pouvoir occuper la meilleure roche pour pêcher, et savoir qui sortirait le plus de poissons hors de l’eau! Puis, la panse bien pleine, ils s’endormirent au son apaisant des remous de la chute.
Tout à coup, un grognement agressif et percutant réveilla le chef de l’expédition, Louis Joliette, puis toute la troupe! Celle-ci se mit aussitôt à chercher d’où provenait ce bruit. Joliette vit alors, sous les lueurs bleutées de la clarté, une silhouette GI-GAN-TES-QUE. Elle avait la forme d’une sorte de monstre sauvage qui avançait lentement, tout en grondant. Un être légendaire, tout recouvert de poil noir comme un ours géant.
C’est à ce moment que Joliette se rappela que les autochtones rencontrés plus tôt l’avaient mis en garde contre le « gardien de la quiétude de la chute », qui vivait à l’embouchure de la rivière Ashuapmushuan. Effrayé, et craignant pour la vie de ses compagnons, Joliette saisit son arme sans réfléchir, visa la silhouette et tira vers sa cible. L’ours fut si surpris du coup de feu qu’il s’appuya fortement sur ses jambes arrière, et sauta jusqu’à en faire trembler le sol. Le groupe fut ébahi par le saut époustouflant de l’énorme bête sauvage. Il se propulsa tellement haut qu’il traversa de l’autre côté de la rivière en un seul bond.
En reprenant ses esprits, Joliette baissa les yeux et aperçut des traces de pieds géants, imprégnées dans la pierre, taillées par le saut spectaculaire de « l’ours géant ».
Depuis ce jour, nous n’avons plus jamais entendu parler de cet ours gigantesque. Certains disent l’avoir aperçu, affirmant qu’il est encore dans les parages, alors que d’autres pensent qu’il préserve la paix dans la forêt, se faisant discret pour ne plus jamais revivre une telle aventure…
Découvrez l’adaptation théâtrale de la Légende de la Chute à l’Ours, produite par la Troupe de théâtre les Zanimés dans le cadre de l’émission la Petite Séduction, de passage à Normandin en 2009.